La nouvelle république : Une restauration haute en couleur

 
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Depuis presque un mois, le restaurateur de tableaux Marc Philippe est installé dans la nef du CCCOD. Il restaure les cinq œuvres monumentales d’Olivier Debré. Les visiteurs sont intrigués.

Allongé au sol ou assis sur un échafaudage, des pinceaux et une palette de couleurs à la main, face à des toiles monumentales, Marc Philippe est sans aucun doute l'attraction principale des portes ouvertes du Centre de création contemporaine Olivier-Debré.

Depuis le début du mois de décembre, en effet, le restaurateur de tableaux installé depuis trente ans à Fondettes travaille sur les cinq grandes toiles d'Olivier Debré qui seront conservées au CCCOD. Ces toiles dont les dimensions sont monumentales (4x9 m) ont été déployées pour l'occasion dans la très grande nef du CCCOD.

" Il faut s'adapter, revoir ses méthodes "

Pour le restaurateur fondettois qui a une formation de restauration en peinture de chevalet, la tâche n'est pas aisée. « Je n'aime pas me limiter à un style, explique Marc Philippe, toujours heureux de parler de son travail. A chaque restauration, il faut s'adapter, revoir ses méthodes et ses produits. Je suis obligé de réinventer tout ce que je connais, en permanence. »

Pendant les portes ouvertes, les visiteurs peuvent assister à ses séances de travail. Des petits temps de rencontre entre le public et le restaurateur sont également prévus. « Les gens sont intrigués, continue l'artisan d'art. Ils connaissent un peu l'œuvre d'Olivier Debré mais ils sont souvent stupéfaits de voir la grandeur des toiles. Ils découvrent aussi qu'on est amené à restaurer des tableaux de vingt-cinq ans. »
Intéressés, les visiteurs lui posent des questions. Quels produits utilise-t-il pour ces grandes toiles ? « Ce sont des peintures à l'huile sur lesquelles il n'y a pas de vernis. Il faut donc choisir ses matériaux en fonction de ces éléments. Je fais les retouches à la gouache. Car on peut enlever ce qu'on vient de faire avec un tissu humide. »Toute retouche doit en effet être réversible. Le restaurateur doit pouvoir revenir en arrière très facilement.

La facilité n'est pas le maître mot dans la tâche entreprise par Marc Philippe. Le restaurateur s'interroge en permanence. « Avant chaque retouche, je me demande quelle était la volonté de l'artiste. Son geste, sa façon de manipuler la peinture. Est-ce que l'usure est passée par là ? L'altérité du tableau est également à prendre en compte. Les choix de restauration à prendre sont donc très délicats. C'est avant tout une question de discernement entre la volonté du peintre, la spontanéité et l'usure. Et dans le doute, on s'abstient. »

En un mois, le restaurateur a quasiment terminé sa mission. On peut encore le voir travailler pendant les prochaines portes ouvertes proposées par le CCCOD. Hier encore, il était « nappé dans le bleu ».Et les bleus d'Olivier Debré ne sont comme aucun autre.

Portes ouvertes du CCCOD, jardin François 1 erà Tours, aujourd'hui vendredi 23, les 28 et 30 décembre, de 14 h 30 à 18 h 30. Entrée libre.



Delphine Coutier

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