Chantier de l’Ancienne Poste
Jardin d’Hiver

Lille, Nord

 

Conservation et restauration des décors peints
Conservation and restoration of painted decoration

Date de la restauration : 2019

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Les peintures murales très colorées et amusantes en haut des murs évoquaient certains épisodes de la vie d’un personnage légendaire, Cambrinus ou Gambrinus, le « roi de la bière ». Cette œuvre a été réalisée dans les années 1920 par Léopold Simons, (1901-1979), écrivain, poète, homme de radio et de télévision, défenseur de la culture populaire du Nord, accompagné par Albert-Charles Dequene (1897-1973), et un certain Colpin.

Plus récent, le Jardin d’Hiver et ses fresques des années 1950 se situe à l’intérieur de la Chambre de Commerce, du côté de la rue de la Grande-Chaussée. On y accède en traversant le grand hall d’honneur. Les peintures d’Emile Flamant (1896-1975) y représentent le « Prélude à l’après-midi d’un faune », avec pour décor un jardin merveilleux peuplé de nymphes. 

Etat des décors

Les décors, peints à l‘huile sur un support de plâtre, sont situés en haut de murs en arcade. Ils sont cachés par plusieurs couches de peinture qui les recouvrent, ainsi que par divers matériaux tels que du plâtre, des enduits plus durs, de la toile fibre de verre, des réglettes métalliques.

De nombreux trous de toutes tailles ont été percés à différentes époques pour les besoins de la poste, ainsi que des saignées pour faire passer des gaines électriques.

Traitement des décors peints

Les couches superficielles ont pu être éliminées relativement facilement au scalpel, certaines zones présentant cependant plus de difficulté à cause d’une forte adhérence des couches entre elles. Dans ce cas, la couche après dégagement présentait un aspect usé et piqueté.

Tous les clous, vis, chevilles, réglettes ont été retirés, ainsi que les bandes de papiers peints en fibre de verre lorsqu’elles étaient collées au décor.

Réfection des plâtres et des enduits

Après le dégagement de tous les éléments qui recouvraient le décor, de nombreux trous sont apparus, les plus gros pouvant aller jusqu’à une quinzaine de centimètres environ. Ceux-ci ont été comblés à l’aide de filasse de chanvre enduite de plâtre, une technique constatée ici que nous avons reprise, et qui permet d’armer le plâtre pour une plus grande solidité et un comblement d’espaces profonds avec une matière légère. Après séchage du plâtre / filasse, une seconde étape a consisté en l’application de plâtre seul en surface, ragréé et utilisé comme un enduit de rebouchage.

Nettoyage et réintégration picturale

Suite aux étapes de travail évoquées précédemment, le décor a été nettoyé dans son intégralité à l’eau, aucun produit détergent n’étant nécessaire à l’opération. L’utilisation d’éponges ultra fines très absorbantes a permis de retirer le voile blanc de poussière de plâtre.

Les couleurs étaient restées éclatantes, on peut penser que les couches qui recouvraient la frise ont permis de les préserver.

La retouche a été réalisée à l’aide de couleurs acrylque Lascaux. Une retouche illusionniste a été mise en oeuvre lorsque cela était possible, comme ici, mais pour d’autres zones très lacunaires un ton de fond uni était la seule option envisageable.

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